illustration du prix de la vie des animaux@SHUTTERSTOCK - GETTY IMAGES

L’économie peut-elle sauver les animaux ?

Mettre un prix sur chaque espèce en fonction du service écologique rendu aux humains : cette idée est devenue une notion clé de la protection de la nature. Non sans faire grincer des dents.

par Olympe Delmas,

Deux millions de dollars. C’est le prix d’un bel appartement dans le 7e arrondissement de Paris avec vue sur la tour Eiffel… ou celui d’une grande baleine, selon des économistes du FMI qui ont estimé en 2019 sa valeur économique moyenne. Leur objectif ? Convaincre de l’apport de ces cétacés dans l’atténuation du changement climatique et motiver, ainsi, leur conservation à l’échelle mondiale. Reste qu’attribuer un prix à une espèce sauvage peut surprendre, interroger, voire faire grincer des dents… Et c’est normal, explique Yves Meinard, philosophe de la biodiversité au Centre Gilles-Gaston-Granger : “D’habitude, on pose une valeur monétaire sur quelque chose dans un contexte d’achat. La valeur monétaire a alors tout à fait sa place et n’interroge personne. Mais là, le contexte n’a absolument rien à voir.” “À la différence des animaux domestiqués, dont une forme d’instrumentalisation est acceptée socialement, les espèces sauvages représentent pour nous une altérité non maîtrisée, non contrôlée, qui possède a priori sa valeur propre, non marchande”, appuie Vincent Devictor, biologiste de la conservation à l’université de Montpellier.

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Un article à retrouver dans Hors-Série Epsiloon n°15
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