Voici les 4 nouvelles théories du temps

“Le temps émerge de l’intrication quantique”, explique Paola Verrucchi, théoricienne au département de physique et d’astronomie de l’université de Florence. 

Le temps n’est pas un problème : c’est la ressource la plus incroyable pour décrire notre réalité. Les physiciens semblent avoir un problème avec le temps. En physique classique, c’est simplement une grandeur observable ; mais dans la théorie de la relativité, il est en quelque sorte promu à quelque chose de plus fondamental, qui donne une texture à la nature ; et dans la mécanique quantique, les choses deviennent encore un peu plus confuses, les grandeurs ­physiques étant associées à des opérateurs, à des objets qui ne sont pas des nombres réels. Une possibilité pour s’en sortir est de penser le temps de façon relationnelle : lorsque nous disons que quelque chose s’est produit à un certain moment, ce que nous voulons dire en réalité, c’est que cela se produit conjointement à un autre système, que ­j’appellerai naturellement une horloge – sans pour autant qu’il y ait d’interaction entre les deux. Dans la mécanique quantique, nous savons comment cela peut se faire : avec l’intrication.

Il existe ainsi une théorie qui suggère que le temps émerge pour un objet à travers l’intrication quantique établie avec un autre objet, lequel agit comme une horloge. Avec deux collègues, nous avons récemment proposé un formalisme, un langage qui permet de ­passer d’une théorie algébrique – la mécanique quantique – à une théorie géométrique – la relativité et la physique classique. Et nous nous sommes rendu compte que cette origine quantique du temps perdurait même à l’échelle classique.