roman photo@FOTOTECA GILARDI

Comment la passion fait flamber l’ADN

Ce n’est pas seulement une question d’hormones… les chercheurs sont en train de découvrir que l’amour s’instille jusqu’au cœur de nos cellules, bouleversant jusqu’à l’expression de nos gènes.

par Jean-Baptiste Veyrieras,

“O sole mio !” Une envie folle de chanter à tue-tête et de courir au milieu de la foule. De rire plus fort en direction du ciel bleu. De flâner, heureux, sans se soucier de la pluie battante. Sentir partout ce parfum, revenir sans cesse à cette bouche, ce regard… “Mon soleil à moi !” Quelque chose en nous s’est mis à papillonner drôlement, à danser sans fin à l’intérieur de notre corps, du cœur à la tête, de la tête au ventre, du ventre… à l’ADN ?

Et si l’amour pouvait nous toucher encore plus profondément qu’on ne le fantasme ? S’il pouvait non seulement faire crépiter nos neurones, exploser nos hormones, mais aussi nous marquer au plus profond de notre être, au sens propre ? Nous submerger jusqu’à aller se lover au cœur même de nos cellules, dans ce que nous avons de plus intime ? Une hypothèse incroyable que certains chercheurs commencent à vraiment prendre au sérieux.

Littéralement submergés

“Nous avons apporté l’une des toutes premières preuves d’une modification épigénétique induite par l’amour“, annonce le psychologue Damian Murray, de l’université de Tulane, aux États-Unis. Épigénétique ? Il ne s’agit pas de bouleverser l’agencement des petites lettres A, T, C ou G, qui forment la séquence de notre ADN. Non, la mécanique amoureuse est plus douce que cela. Mais tout de même : l’hypothèse est que le sentiment amoureux réussirait, par petites touches chimiques, à modifier l’expression de nos gènes. L’amour serait capable d’induire des réactions qui changeraient la façon dont notre ADN est orchestré. Rien de moins !

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