Le casse-tête du 3e infini
Un 3e infini ? Oui, caché entre celui des nombres entiers et celui des nombres réels. Un objet que les mathématiques ne peuvent ni contredire ni confirmer…
Si quelqu’un connaît l’infini, c’est bien le mathématicien. On pourrait même avoir l’impression que c’est une affaire qui roule : sommes infinies, suites infinies, passages à la limite infinitésimaux, le mathématicien jongle quotidiennement avec le sujet. Sauf qu’en fait, non : la reine des sciences n’est pas sereine du tout. Car en ce moment même, à coups d’abstractions tranchantes, deux camps s’affrontent sur la question. L’enjeu ? L’existence d’un troisième infini, rien de moins, caché dans l’interstice entre les deux bons vieux infinis si bien troussés depuis un siècle et demi : celui des nombres entiers, comme 1, 2 et 3 ; et celui des nombres réels, qui possèdent une infinité de chiffres après la virgule.
Ce n’est pas un détail. Car l’existence de ce troisième infini a été pointée dès 1900 par David Hilbert, à l’occasion du congrès international des mathématiciens, comme le tout premier problème – sur sa longue liste de 23 – à résoudre en priorité, pour le salut des mathématiques. Depuis, plus d’un siècle a passé, et le casse-tête est devenu un combat homérique.