Tous racistes ?
Oui, les études le montrent : notre cerveau a peur de l’autre. Il est marqué, dès la naissance, de biais qui nous poussent à préférer nos semblables…
Comment réagirions-nous face à un alien ? Mal, probablement. Et pas à cause de la barrière de la langue ou d’une méconnaissance de leurs coutumes. Non, nous aurions sans doute tendance à développer des préjugés et à les ostraciser, parce que c’est ce que nous faisons la plupart du temps pour une raison toute simple : notre cerveau nous y pousse. Et le plus souvent sans même nous en rendre compte. D’ailleurs, pas besoin de rencontrer un petit homme vert pour s’en convaincre : il suffit de regarder comment nous traitons l’“alien” du coin de la rue, la “personne étrangère à un milieu”, pour paraphraser le dictionnaire.
Car oui, un ostracisme nous fait traiter autrement ceux que l’on considère comme différents. Et ce dès le plus jeune âge. En 2007, des psychologues de Harvard et du Laboratoire de sciences cognitives de l’ENS ont montré qu’à peine âgés de 6 mois, les bébés préfèrent déjà les personnes qui parlent leur langue maternelle, et ce, alors qu’ils n’ont pas encore prononcé le moindre mot ! Après avoir visionné un même film avec un acteur qui parle leur langue, puis avec un autre acteur parlant une langue étrangère, les petits ont deux fois plus souvent préféré se saisir du jouet offert par le premier. La preuve, selon les chercheurs, qu’ils lui faisaient davantage confiance. Alors, tous racistes de naissance ?