Agriculture : la piste des espèces archaïques
Face au réchauffement, nos cultures hypersélectionnées seraient trop fragiles ? Les agronomes veulent réhabiliter leurs ancêtres sauvages.
Une racine chétive. Une minuscule baie amère ou légèrement toxique. Un petit fruit horriblement velu ou hérissé d’épines. Une céréale aux allures de mauvaise herbe. Une drôle de gousse remplie de graines immangeables (une banane, ça ? !). C’est difficile à croire, mais de plus en plus d’agronomes sont convaincus que ces espèces sauvages un peu rebutantes seront décisives pour assurer la bonne alimentation des 10 milliards d’humains attendus vers 2050… Surtout dans un contexte de changement climatique rapide et de montée en puissance des insectes ou pathogènes qui frappent si fort nos céréales, fruits et légumes. “Faire appel à ces végétaux non domestiqués devrait garantir de meilleures valeurs nutritionnelles, une plus grande résilience face au stress et donc une réduction de l’usage des produits phytosanitaires et des engrais”, explique Agustin Zsögön, chercheur en biologie végétale à l’université fédérale de Viçosa, au Brésil.