Et si les trous noirs étaient la clé de l’énergie noire ?

Autant le dire tout de suite : l’hypothèse est très floue, et même un peu folle. Elle vient d’être présentée par une équipe internationale de physiciens dans deux études publiées en février 2023 dans les très sérieux The Astrophysical Journal et The Astrophysical Journal Letters. Mais la plupart des chercheurs à qui nous avons demandé leur avis sont dubitatifs. Même ceux qui l’ont avancée semblent la défendre du bout des lèvres : “Tout ce que nous proposons, c’est un point de départ, une motivation pour aller fouiller dans une nouvelle direction, mais il est vrai que la plupart des pièces du puzzle nous manquent encore”, lâche Duncan Farrah, de l’université d’Hawaï, l’un des auteurs de ces travaux.

Mais alors, pourquoi en parler ? Eh bien, parce qu’aussi folle soit-elle, cette hypothèse est à ce jour la seule et unique proposition un tant soit peu raisonnable qui offre de matérialiser la majeure partie de l’énergie de l’Univers. Et aussi parce que son extravagance illustre parfaitement l’incroyable perplexité dans laquelle sont plongés depuis plus de deux décennies tous les experts de la cosmologie moderne…