Sobriété : la leçon animale
Quand il le faut, certains animaux coupent net leurs dépenses d’énergie, se congèlent ou même s’auto-cannibalisent ! Rencontre avec six espèces qui ont poussé l’art de la sobriété à l’extrême.
L’énergie, c’est la monnaie du vivant, et il sait souvent s’en montrer très économe. Il faut dire qu’il a eu le temps de s’améliorer : l’apparition de la mitochondrie, ce petit organite qui produit et transporte l’énergie à l’intérieur des cellules de tous les animaux, plantes et champignons date d’il y a près d’1,5 milliard d’années environ. Un véritable tournant dans l’évolution, puisqu’en augmentant la quantité d’énergie disponible à l’intérieur de chaque cellule, elle leur a fourni de quoi grandir, avoir plus de gènes, et donner le jour à l’incroyable diversité de formes et de fonctions qu’on leur connaît aujourd’hui.
Pour autant, l’évolution impose un cahier des charges très strict : “Chaque être vivant doit toujours garder assez de réserve pour pouvoir manger, fuir ou se défendre, et surtout se reproduire, liste Anick Abourachid, professeure au Muséum d’histoire naturelle. Sans cela, il lui sera impossible d’avoir une descendance et son histoire s’arrêtera là. L’énergie allouée à toutes les autres fonctions est une histoire de compromis.” Un compromis rendu d’autant plus nécessaire que la nature ne fait, normalement, pas crédit : un organisme ne peut obtenir plus d’énergie que ce qu’il peut trouver autour de lui.