Buzz l’Éclair, l’antihéros de la science
Mâchoire carrée, regard conquérant, l’astronaute a tout d’un surhomme. Jusqu’à ce que l’ex-jouet de “Toy Story” le fasse tomber de son piédestal.
Le vrai Buzz ne s’est pas caché d’en avoir voulu aux dirigeants de la Nasa de l’avoir écarté. Buzz Aldrin restera à jamais le deuxième humain qui a marché sur la Lune, celui auquel on a refusé de poser le premier pied sur le régolithe parce qu’on le jugeait trop émotif, trop avide de reconnaissance. Le 21 juillet 1969, c’est le tranquille et parfait Neil Armstrong qui est donc devenu le héros. Aldrin, lui, a traversé une période de dépression et d’alcoolisme quand il a quitté la Nasa, trois ans plus tard. C’est pourtant son prénom que les petits malins des studios Pixar aux manettes de Toy Story, en 1995, ont choisi pour cette sorte de GI Joe spatial, toujours au bord du ridicule, égaré dans une posture de gros bras. Un ranger de l’espace qui croit être unique, exceptionnel, alors qu’il n’est qu’un numéro dans une boîte, perdu parmi des millions de copies. Qui croit qu’il sait voler avant de réaliser qu’il n’est qu’un jouet.