“Certains animaux vivent mieux en ville”
On pense instinctivement que l’environnement urbain est par nature hostile à la faune sauvage. L’écologue Siria Gamez nous démontre que ce n’est pas vrai.
Epsiloon : Votre première découverte, c’est que la composition du régime alimentaire des animaux est en fait la même en zones urbaine et rurale…
Siria Gamez : Oui, et cela a été une surprise ! Les régimes alimentaires de la faune urbaine ne sont pas nécessairement plus pauvres en protéines. Et c’est un résultat qui apporte une lueur d’espoir. Nous avons analysé 44 études portant sur cinq taxons de prédateurs : les oiseaux, les poissons, les reptiles, les amphibiens et les mammifères. Soit 40 espèces et 11 986 données issues du contenu de l’estomac des prédateurs morts, des actes de prédation, des excréments, des pelotes de réjection… De quoi reconstituer l’abondance de leur régime alimentaire en azote, et donc leurs apports en protéines. Or, à la fin, nous ne trouvons aucune variation entre la ville et la campagne, quels que soient les animaux.