L’art artificiel est né
Imagen chez Google, DALL.E 2 chez OpenAI. Il suffit de taper une phrase pour que ces algorithmes la traduisent en images. Une nouvelle forme d’art, bluffante, parfois très laide, qui interroge notre rapport à la création. Et ce n’est qu’un début.
L’objet de l’excitation : deux algorithmes d’intelligence artificielle concurrents, débarqués quasi simultanément en avril dernier. Le premier se nomme DALL.E 2 (à prononcer “Dali”, précise son éditeur, OpenAI, qui ne craint pas la comparaison avec le génie espagnol du surréalisme). Le second, Imagen, est signé Google. Les deux fonctionnent sur le même principe : il suffit de décrire en toutes lettres sur son clavier ce que l’on souhaite pour obtenir en quelques dizaines de secondes l’image correspondante. Un peu comme dans Le Petit Prince, mais en plus précis : “Dessine-moi un mouton… assis devant un avion, sur une planète déserte, au coucher du soleil, dans le style de Claude Monet.” Et la machine de générer un tableau criant de vérité, à un niveau de qualité et de réalisme impressionnant. “Les résultats sont bluffants. Ces logiciels marquent vraiment un changement d’époque”, estime Étienne Mineur, designer graphique et enseignant à la Haute École d’art et de design de Genève.