La pensée est une cassure de l’ADN
Pour accélérer le fonctionnement du cerveau, les neurones brisent carrément le fil de leur séquence génétique. Et cela aussi souvent qu’il le faut ! Sidérant.
Crac ! Tout comme on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, “on ne forme pas de pensée sans briser son ADN”, lance Elsa Suberbielle. La neurobiologiste du CNRS a été la première à défendre cette déroutante idée après des observations réalisées en 2013 chez des souris : au moindre mot qui nous vient à l’esprit, à la moindre image, crac et re-crac, l’ADN de nos neurones se brise ici et là, comme les pattes fragiles d’un insecte. Ce qui facilite et accélère le tissage des synapses entre neurones : le mot, l’image, la pensée s’imprime dans le cerveau. L’idée est en train de s’imposer parmi les spécialistes. “L’activité cognitive des neurones induit des cassures d’ADN en série”, confirme le neurobiologiste australien Paul Marshall.