On a trouvé les vraies dents de la mer
On découvre la marque de sa mâchoire sur des dauphins, des baleines, des orques et même des sous-marins nucléaires ! Ce mini-squale fond sur tout ce qui bouge.
Surtout, surtout, n’approchez pas vos doigts ! Les très rares plongeurs ou pêcheurs qui ont aperçu un spécimen d’Isistius brasiliensis ont pu être trompés par son aspect inoffensif, sa taille fort modeste et son regard presque tendre. Or, quand cette créature pas plus grosse qu’un saumon ouvre sa gueule remplie d’une trentaine de dents triangulaires acérées, c’est toute la faune océanique qui tremble. Sans exception.
“Brasiliensis est vraiment l’espèce de requin la plus singulière que je connaisse”, lâche Mark Grace, biologiste à l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA). L’attention du grand public est restée focalisée sur le grand requin blanc fantasmé par Steven Spielberg, ou les requins bouledogues mangeurs de surfeurs à la Réunion. Mais les scientifiques commencent à prendre la mesure des méfaits de ce petit squale qui, sous les tropiques, surgit à la nuit tombée des profondeurs de l’Atlantique, du Pacifique et de l’océan Indien. Certains le surnomment “squalelet féroce”, d’autres l’ont baptisé “l’emporte-pièce”. Une appellation qui fait référence aux plaies béantes remarquablement circulaires qu’il laisse dans la chair de ses victimes, telle une infernale machine-outil des abysses imaginez un cylindre d’environ 8 cm de diamètre pour 3 cm de profondeur, une horreur. Et Brasiliensis attaque littéralement tout ce qui bouge…