Covid : la guerre des gouttes
En pleine pandémie, les physiciens modélisent la transmission du virus SARS-CoV-2 : oui, il se déplace dans les petites gouttes que nous exhalons. Mais au début, les épidémiologistes n’y croient pas…
C’est l’histoire d’un aveuglement scientifique, qui a sans doute causé plusieurs dizaines de milliers de morts. L’histoire aussi du combat d’une petite communauté de physiciens pour se faire entendre auprès des épidémiologistes. Et l’histoire d’un profond changement de paradigme en train de s’imposer dans la science de la propagation des infections respiratoires. Avec, au centre, la goutte. Ou plutôt la gouttelette, de celles que nous dispersons par milliers dans l’air à chaque respiration.
La guerre de la goutte commence le 28 mars 2020 lorsque l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé, diffuse sur les réseaux sociaux ce message ferme contre ce qu’elle jugeait être de la pure et dangereuse désinformationSRAS-CoV-2: “FAITSRAS-CoV-2: le COVID-19 n’est PAS aéroporté.” Autrement dit, le SARS-CoV-2 ne se transmet pas par les airs, mais par contact à travers de grosses gouttes émises en éternuant ou en parlant, qui contaminent personnes ou surfaces à proximité – d’où la fameuse “distanciation sociale” conseillée, et le gel hydroalcoolique de rigueur pour désinfecter les mains. Alors que la pandémie gagne tous les continents, de nombreux pays ne jugent pas utile de doter immédiatement leur personnel de santé de masques plus protecteurs de type FFP2 et de veiller à la bonne ventilation des pièces…