Nos données sont sauvées !
Nos données numériques explosent et leur sauvegarde est en train de devenir ingérable. Comment pallier les limites des data centers ? Les biologistes ont trouvé la solution. Une révolution technologique qui tient en trois lettres : ADN.
Dans l’armoire de fer des Archives nationales, à côté du testament de Louis XIV et de l’ensemble des constitutions de la France, trônent depuis quelques mois deux petites capsules en acier inoxydable, gravées “DDHC – 1789” et “DDFC – 1791”. À l’intérieur, deux textes fondateurs : la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, et la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, rédigée par Olympe de Gouges en 1791. Là, à l’abri des agressions du temps, ces précieux écrits resteront intacts pendant 40 000 ans. Un record absolu de longévité pour des archives officiellement enregistrées.
Il faut dire qu’elles ne sont pas couchées sur du papier, ni enregistrées sur une clé USB ou une bande magnétique. Non, elles sont encodées sur de l’ADN. Un ADN un peu spécial, fabriqué sur mesure, à la manière d’un message secret. Chacune de ses 4 briques de base, A, C, G, et T, codant pour deux bits d’informations : 00, 01, 10, et 11. Pour lire le texte, il suffit de prendre un séquenceur d’ADN – le même que celui utilisé aujourd’hui pour déterminer les variants du Covid quand on fait les tests PCR – et de reconstituer le texte sous forme d’une longue suite de 0 et de 1.