Enfin à l’intérieur de Jupiter
On connaît le chaos de sa surface gazeuse… Mais qu’y a-t-il dessous ? A 20 000, 50 000 km de profondeur ? Les données de la sonde Juno parlent enfin. Voyage au cœur de la géante.
Pour en arriver là, il a fallu des siècles d’observations méticuleuses, de modélisations imparfaites et d’hypothèses parfois abracadabrantesques. Mais ça y est : les chercheurs peuvent enfin se targuer d’avoir percé à jour l’intérieur de Jupiter. “C’est une réussite incroyable… qui amène son lot de nouvelles questions !”, se réjouit Tristan Guillot, directeur de recherche CNRS à l’Observatoire de la Côte d’Azur.
Certes, on savait depuis longtemps que Jupiter et les trois autres géantes de notre système n’avaient pas grand-chose à voir avec la Terre. En 1669 déjà, l’astronome Jean-Dominique Cassini remarque que la planète ne tourne pas sur elle-même à la manière d’un corps solide. Il suggère alors qu’elle puisse être principalement composée de gaz, d’où l’appellation de géante gazeuse. Puis des déterminations plus fines de sa taille et de sa masse permettent d’estimer que sa composition est assez proche de celle du Soleil – 71 % d’hydrogène, 24 % d’hélium et à peine 5 % d’éléments plus lourds. Ce qui lui vaut d’être injustement qualifiée d’“étoile ratée”…