Anthropocène : le défi de la datation
Pour confirmer notre entrée dans cette nouvelle époque géologique, il en faut une preuve irréfutable, enfouie dans des sédiments marqués par notre pollution. 11 sites sont en lice.
Au moment où nous écrivons ces lignes, le débat fait encore rage. “Les nombreux échanges de mails commencent à être difficiles à suivre”, avoue Catherine Jeandel, du Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales, à Toulouse. La chercheuse française fait partie de la trentaine d’éminents scientifiques qui seront chargés, début décembre, de déterminer par un vote solennel l’échantillon susceptible de définir officiellement la nouvelle époque géologique dans laquelle nous vivons. Et mettre ainsi un terme à l’holocène, cette douce période interglaciaire qui nous berce depuis douze mille ans. Rien que ça ! Le nom prévu pour désigner ce nouveau chapitre de l’histoire de la Terre vous est déjà familier : il s’agit de l’anthropocène. Autrement dit, “l’époque de l’humain”. Une référence explicite au fait que notre espèce joue pour la première fois le rôle principal sur la planète, reléguant au second plan les grands cycles naturels.