Le Loft Story de la maison connectée
Pour connaître les effets cumulés des objets connectés sur nous, au quotidien et sur le long terme, des chercheurs ont suivi pendant 4 ans des volontaires invités à vivre dans un appartement équipé de plus de 900 capteurs et caméras. Premiers retours d’expérience.
Surtout, ne les appelez pas les “lofteurs”. Le terme officiel est “co-huteurs”, abréviation de “colocataires du projet H.U.T.”, pour HUman at home projecT – qui rime avec hutte. “Cela ne nous plaît pas beaucoup qu’on nous compare à ce programme télé… mais bon, on peut voir ça comme le Loft Story de la recherche”, concède Alain Foucaran, de l’Institut des sciences de l’ingénierie et des systèmes au CNRS.
Difficile en effet d’éviter le parallèle avec la première, sinon la plus mythique des émissions de téléréalité françaises, qui a déferlé sur nos écrans en avril 2001. Le projet HUT est une expérience totale, immersive, holistique, et en même temps sans contrainte : pendant quatre ans, à raison de deux personnes par année, des étudiants ont été invités à mener une vie normale, à manger, sortir, dormir, découcher, jouer, inviter des gens, sans se préoccuper – dans la mesure du possible – des myriades de capteurs et d’algorithmes qui les surveillaient en continu dans l’appartement de 72 m2 qu’ils occupaient à Montpellier, dans un lieu tenu secret.