Partout dans le monde, les lacs virent au marron
Réchauffement et activités humaines modifient les écosystèmes des lacs. Ce qui se répercute sur leur couleur. Seuls un tiers d’entre eux sont encore bleus.
Les lacs du plateau tibétain sont couverts de neige et de glace la moitié de l’année, ce qui ralentit la croissance du phytoplancton. Plus pauvre en matière organique, l’eau y est bleue et claire. Mais c'est une sorte d'exception. Les lacs de la région boréale arctique sont par exemple de plus en plus verts. Ce qui serait a priori le signe d’un développement du phytoplancton sous l’effet du réchauffement. Autre paradoxe, les lacs suisses, devenus très limpides ! En cause, une invasion par les moules quagga et zébrées qui filtrent l’eau… qui du coup ne contient plus assez de phytoplanctons pour les espèces natives. Autres latitudes, autres problématiques : le lac Tai, en chine, est tellement pollué que lui est devenu vert fluo en 2007. Et n’a toujours pas retrouvé sa couleur d’origine malgré un plan de réhabilitation gouvernemental. Mais le célèbre lac Victoria aussi change de couleur : les pluies diluviennes drainent en effet de la matière organique, qui trouble ses eaux et asphyxie les poissons. Et c'est sans compter avec 95 % des lacs néo-zélandais de moins de 5 m de profondeur qui sont carrément devenus verts ou marron. En cause : les déjections du bétail qui les enrichissent en azote et phosphore, au bénéfice du phytoplancton.