La paternité change le cerveau des hommes
Les pères aussi ! Bouleversement hormonal et réorganisation des neurones : deux expériences révèlent leur nouvel état cérébral.
Pour les femmes, c’est une évidence. La grossesse provoque un big bang hormonal. “Les femmes enceintes sont de véritables fabriques à hormones, rappelle Oscar Vilarroya, chercheur en sciences cognitives à l’université de Barcelone. Durant une grossesse, elles fabriquent plus d’œstrogènes que sur leur vie entière.” Puis vient, dans les mois suivant la naissance, la grande réorganisation neuronale : le cerveau maternel adapte perceptions et réactions à l’arrivée du bébé. Soit, mais qu’en est-il du côté des hommes ?
Pour être honnête, la science, jusque-là, n’avait pas vraiment creusé la question… “C’est un thème de recherche récent. Comme le temps passé par les hommes à s’occuper des enfants a augmenté, il est devenu plus important de comprendre les fondements neurobiologiques de la paternité”, relate Darby Saxbe, professeure de psychologie à l’université de Californie du Sud. Car oui, même si les études restent rares et portent sur des échantillons encore très modestes, les données récoltées le suggèrent déjà : il se passe quelque chose. Comme la maternité, la paternité est une métamorphose, tant hormonale que cérébrale.