La révolution ARN
Tout le monde connaît aujourd’hui ces trois lettres : ARN. Une clé génétique d’une simplicité inouïe dont les chercheurs n’en finissent pas d’explorer les capacités tous azimuts : contre le Covid, mais aussi le cancer, le diabète, Alzheimer, la dépression, le sida…
Outsider un jour, légende le lendemain. Il aura fallu à peine 5 jours après la publication de la séquence du virus SARS-CoV-2 pour qu’un prototype de vaccin soit produit ; 66 jours pour lancer un essai clinique ; 9 mois pour obtenir l’homologation par les autorités de santé. “Et d’ici à la fin de l’année, plus de 2 milliards de personnes auront reçu une dose de vaccin à ARN contre le Covid-19. Je n’ai jamais vu un essor aussi rapide”, s’émerveille Dan Peer, qui dirige le laboratoire de nanomédecine de précision de l’université de Tel-Aviv.
Le héros, ici, n’est pas tant le vaccin que la technologie qui lui a donné des ailes : l’acide ribonucléique, plus connu sous son acronyme, ARN. “Trois ans avant le début de la pandémie, le nombre d’essais cliniques impliquant des thérapies à ARN avait déjà bondi”, rappelle Jonathan Watts, de l’Institut des thérapies à ARN à l’université du Massachusetts. Pour lui, ces thérapies sont “un véritable couteau suisse”. Contre les maladies infectieuses, bien sûr : les ARN de synthèse sont pressentis pour devenir rapidement majoritaires dans les vaccins contre la grippe, Zika, le chikungunya, voire le paludisme. Et même plus que ça : des recherches sur les animaux ou des essais cliniques sont déjà avancés contre le cancer, le cholestérol, le diabète, les maladies auto-immunes… La liste n’en finit pas ! Difficile d’imaginer une maladie qui ne serait pas concernée.