Mais pourquoi les animaux jouent ?
Les biologistes sont perplexes : crocodiles, rats, bourdons… presque tous les animaux jouent ! Un mystère évolutif.
“Parce qu’il semble frivole, ce comportement a longtemps été négligé́, confesse Sergio Pellis, neurobiologiste à l’université́ de Lethbridge, au Canada. Le jeu ne correspond pas aux attentes des biologistes, très focalisés sur l’aspect utilitaire de la sélection naturelle... Mais son existence ne peut plus être ignorée.” “Les anecdotes rapportées ici ou là étaient jusqu’ici accueillies avec scepticisme... Désormais, les vidéos et de nouvelles expériences apportent des preuves de l’existence de moments ludiques chez des espèces aussi inattendues que les tortues et les crocodiles”, s’enthousiasme Gordon Burghardt, éthologue à l’université du Tennessee.
Personne n’est surpris de constater le caractère particulièrement joueur de tel petit humain, chien ou chat et tout le monde a vu ces documentaires montrant des dauphins sautillants, des singes et des perroquets facétieux, de jeunes loups, lions, hyènes et kangourous simulant une bagarre. Sauf que plusieurs études récentes suggèrent que le démon du jeu s’est aussi emparé de lignées, disons, moins sophistiquées. À force d’observations scrupuleuses, soigneurs animaliers et expérimentateurs rapportent aujourd’hui sans tabou d’étonnantes tranches récréatives chez des pieuvres, des poissons, des loutres, des araignées, des insectes, des reptiles…