Homo erectus, le conquérant
Les preuves s’accumulent un peu partout dans le monde : notre lointain ancêtre aurait été mû par un farouche besoin de prendre le large. Avec tout ce que cela suppose d’audace et d’intelligence. Et si Erectus était le plus grand explorateur de l’humanité ?
Par-delà les flots, le profil d’une autre terre se détache nettement à l’horizon. Sans doute un territoire plein de ressources et de promesses, un nouvel espace à conquérir, encore un… à condition de pouvoir franchir ce fichu bras de mer. Les pieds plantés dans le sable chaud, un groupe d’individus semble prêt à relever le défi. Arcade sourcilière boursouflée, visage long, plat et sans menton, silhouette longiligne, démarche assurée : ces Homo erectus auront-ils l’audace d’entreprendre la traversée ? Que ce soit à la nage, accrochés à un tronc d’arbre ou sur une embarcation improvisée – la première du genre. Franchement, ce serait une folie ! Mais attendez, quelqu’un se jette à l’eau, les autres le suivent… L’appel du large devient irrésistible.
“Beaucoup de chercheurs ont longtemps été sceptiques face à un tel scénario”, reconnaît Geoff Bailey, spécialiste en archéologie côtière à l’université de York. La mer était jusqu’à présent considérée comme un obstacle insurmontable pour les plus anciennes espèces humaines, obligées d’attendre la baisse du niveau des eaux à la faveur d’une glaciation pour pouvoir passer, ici ou là, les pieds au sec dans l’esprit de tous, seul le très brillant Sapiens pouvait se targuer d’avoir apprivoisé le milieu marin.