Vides cosmiques : bienvenue là où se joue le destin de l’Univers
L’Univers est plein de vides. Ils sont immenses, obscurs, quasi immobiles… Penchés sur ces bulles de silence, les astrophysiciens tendent l’oreille. Et si toutes les réponses à leurs questions se cachaient précisément là où il n’y a rien…
Bienvenue dans le vide ? “Il y a quelque chose de paradoxal, voire d’un peu fou, à oser penser que c’est en observant là où il n’y a rien qu’on trouvera les réponses aux grandes questions que l’on se pose sur l’Univers”, sourit Benjamin Wandelt. Il y a une dizaine d’années, il était quasi seul à y croire. Il est désormais suivi par des dizaines d’astrophysiciens. À l’Institut d’astrophysique de Paris, mais aussi à l’Observatoire de Munich, de Bologne, à l’Institut Flatiron à New York, à Princeton… tout le monde se met à scruter ces endroits où il n’y a rien, pas de planètes, pas d’étoiles, pas de gaz : juste du vide.
La première cartographie des sept grands déserts cosmiques, situés à moins de 700 000 années-lumière autour de nous, vient de tomber. Et ces sept grandes régions se révèlent bien plus complexes qu’attendu : elles s’étendent dans une ou deux directions, mais se contractent dans les autres certaines ont une structure classique, une densité de matière quasi nulle au centre, et de plus en plus de matière à mesure que l’on s’approche du bord. Mais d’autres semblent recéler un peu de matière à l’intérieur… Certaines abritent même quelques petites galaxies perdues dans le noir. “La moitié des vides ne sont pas vides !”, conclut Hélène Courtois, qui a dirigé l’étude à l’université de Lyon. “Le comportement parfait qu’on attendait n’est pas forcément validé, ajoute Marie Aubert, qui a participé à ces travaux à l’In2p3 à Lyon. On commence à plonger dans les détails.”