Sécheresse : doit-on s’habituer à manquer d’eau ?
Sécheresse prolongée, conflit autour des méga-bassines… Alors qu’on pensait que l’eau ne serait jamais un problème en France, la perspective d’en manquer s’impose aujourd’hui à tous.
Une année 2022 plus chaude que jamais, un hiver exceptionnellement sec… “Et 18 mois de sécheresse, poursuit la climatologue et hydrologue Agnès Ducharne, à Sorbonne Université. Nous faisons face à un événement compliqué.” Sans compter que février n’a pas apporté les pluies attendues : les précipitations ont été déficitaires de plus de 50 % sur la majeure partie du pays, et de plus de 90 % par endroits. “En Occitanie, nous avons eu 40 % de précipitations en moins de décembre à février, c’est considérable”, illustre Éric Servat, hydrologue et directeur du Centre international Unesco sur l’eau de l’université de Montpellier. Bilan : des nappes dont les niveaux restent sous les normales à 80 % et dont la moitié tendent encore à diminuer mi-mars des sols asséchés sur la totalité du territoire sept départements déjà soumis à des restrictions d’eau – contre zéro en 2022 et un en 2021 à la même date. “Jusqu’ici, nous pensions que nous vivions dans un pays tempéré où l’eau ne pouvait pas manquer, mais nous comprenons que nous avons été naïfs et que nous sommes très vulnérables”, résume Éric Sauquet, hydrologue à l’Inrae.