Derrière le mirage de la désextinction
Des dodos sur les plages de l’île Maurice ! C’est ce que promet une start-up de la biotech, soutenue par des financements déjà impressionnants. Un génie génétique stratégique émerge, qui intéresse jusqu’à la CIA…
“As dead as a Dodo !” La cinglante expression anglaise, littéralement “aussi mort qu’un dodo”, serait-elle sur le point d’être scientifiquement démentie ? Les progrès en génie génétique et en reproduction in vitro apportent-ils vraiment l’espoir de conjurer l’extinction de l’espèce ? Et de réparer, ce faisant, nos fautes ? La start-up texane Colossal Biosciences l’assure : “Les premières éclosions pourraient avoir lieu d’ici à cinq ans”, déclare Ben Lamm, son dirigeant et cofondateur. Une résurrection expresse, menée en étroite collaboration avec l’une des grandes spécialistes, et admiratrice de l’oiseau, la paléogénéticienne Beth Shapiro, de l’université de Californie à Santa Cruz. La chercheuse vient tout juste d’obtenir le premier génome du dodo à partir d’un squelette conservé au Danemark. “Nous sommes en train de réfléchir avec des collègues de l’île Maurice aux sites potentiels où les premiers individus pourraient être relâchés dans la nature”, détaille-t-elle.