Pourquoi ça gratte
Anecdotique ? Pas tant que ça. Les chercheurs viennent d’identifier le circuit de la démangeaison, des nerfs jusqu’aux neurones, ouvrant des pistes contre l’eczéma ou le psoriasis…
Ce sujet paraît anecdotique. D’ailleurs, pendant longtemps, les démangeaisons n’ont guère chatouillé la curiosité des scientifiques. “Ils n’étaient pas spécialement intéressés, lâche Tiphaine Voisin, docteure en neuro-immunologie et chercheuse au laboratoire Inserm Infinity de Toulouse. Historiquement, elles ont été considérées comme une sorte de douleur. On pensait que c’étaient les mêmes circuits neurologiques qui nous faisaient nous gratter.” Il faut dire que le prurit – c’est le nom scientifique des démangeaisons – partage bien des points communs avec la douleur. Comme elle, il signale un danger : si ça gratte, c’est pour nous prévenir. “Le grattage a pour but de supprimer le stimulus à l’origine de la sensation désagréable et ainsi le potentiel agent agresseur”, explique Matthieu Talagas, médecin pathologiste au CHU de Brest et chercheur au laboratoire Interactions Epitheliums Neurones de l’université de Bretagne occidentale. Ça, c’est la démangeaison aiguë et bénigne, un petit gratouillis et tout est oublié.