Nutri-Score : est-ce le bon indicateur ?
Cet étiquetage qui indique la qualité nutritionnelle des aliments devait devenir obligatoire en 2022. Mais l’Union européenne tarde à légiférer et l’industrie alimentaire est vent debout. Pourtant son efficacité a été démontrée…
A, B, C, D, E : ce sont cinq lettres colorées du vert au rouge apposées sur les emballages alimentaires. Un logo chargé d’indiquer depuis 2017 les qualités nutritionnelles des aliments pour aider les consommateurs français dans leurs choix. Aujourd’hui, 989 marques l’apposent sur leurs produits et il fonctionne dans sept pays de l’Union européenne. Bientôt plus ? La question reste en suspens. La Commission européenne devait l’imposer à tous en 2022. Elle a évalué que 950 000 décès sont dus chaque année en Europe à des pathologies directement influencées par un mauvais équilibre alimentaire. Pourtant, la décision a été reportée face à une spectaculaire levée de boucliers de l’industrie agroalimentaire, qui a gagné à sa cause certains partis politiques, et même tout un pays : l’Italie. En mai dernier, 320 experts en santé adressaient pourtant un appel à la Commission pour adopter le Nutri-Score à l’échelle européenne et “ne pas céder à l’influence des intérêts privés”, citant à l’appui 105 études scientifiques…