La danse des trous noirs
Ce seraient les événements les plus colossaux de l’Univers : des fusions de trous noirs supermassifs. Des phénomènes si extrêmes et si discrets, que les astrophysiciens peinent à les modéliser…
Nous sommes enfin invités au bal ! “Si c’est confirmé, c’est un moment historique !”, s’exclame Chiara Mingarelli, à l’université Yale, aux États-Unis. Le résultat dévoilé en juin dernier est pourtant au premier abord un peu abscons : la détection d’un fond d’ondes gravitationnelles de très basses fréquences (de l’ordre du nanohertz) par quatre équipes d’astrophysiciens, une européenne, une australienne, une nord-américaine et une chinoise. Chacune a publié ses résultats, indépendamment mais simultanément, un peu à la va-vite, avec des délais serrés à respecter. Pas moins de dix-huit articles en tout ! Et leurs analyses sont cohérentes : les quatre indiquent que l’espace-temps vibre doucement, lentement, presque indiscernablement… Et les principaux candidats pour lui insuffler cette vibration, ce sont les trous noirs supermassifs, ces géants qui peuplent l’Univers. Ou plus précisément, les nombreuses fusions, deux à deux, de ces géants cosmiques.