La révolution mathématiques
Il s’appelle Peter Scholze. Il a 35 ans. Et bouleverse depuis dix ans sous les yeux ébahis de ses pairs les domaines les plus abstraits de la reine des sciences. Il faut s’accrocher pour le suivre. Mais ça vaut le coup : il nous montre le chemin des maths de demain…
“Ça n’aura aucun impact sur l’enseignement des mathématiques, au moins jusqu’en licence, mais on peut effectivement parler… de révolution.” Michael Harris, mathématicien américain de renom, aujourd’hui à l’université de Columbia, à New York, finit par lâcher le mot après plus d’une heure d’entretien, à l’instar de tous les autres mathématiciens interrogés, réticents par nature aux superlatifs. Tous finissent par céder.
Oui, il est en train de se produire une révolution en mathématiques. Et dans cet univers mosaïque s’étendant sur des domaines aussi disparates que les probabilités ou l’informatique théorique, elle impacte son cœur de métier : l’arithmétique, la science des nombres entiers (1, 2, 3…), soumis aux opérations élémentaires d’addition, de soustraction, de multiplication et de division. Mais aussi l’analyse, la science de la mesure, de la continuité et des nombres réels, dont les chiffres s’étalent sans fin après la virgule. Et encore la géométrie, la science des figures, des courbes et des surfaces. Elle traverse aussi les domaines adjacents et sous-jacents de cette trinité originelle, comme l’algèbre, la science des relations ; ou la topologie, celle des formes. Bref, elle touche à ce qu’il y a de plus mathématique dans les mathématiques. Et comme souvent dans les révolutions, elle s’incarne en une personne…