La semaine de 4 jours : est-ce le bon rythme ?
C’est l’un des bouleversements déclenchés par la pandémie de Covid : et si on rassemblait la semaine de travail sur 4 jours ? Avec quels effets sur le bien-être, le stress, l’environnement, la productivité ? Premiers tests et premiers résultats.
“Il s’agit d’une réforme du travail assez singulière puisqu’elle est avant tout portée par les entreprises elles-mêmes”, souligne Jean-Yves Boulin, chercheur associé à l’université Paris-Dauphine. Pour ce sociologue spécialiste de la gestion du temps, “l’idée est d’améliorer les conditions de travail afin d’augmenter l’attractivité de l’établissement tout en retenant des employés dans un contexte post-Covid”. Aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande, en Irlande, Islande, Grande-Bretagne, Australie et, dans une moindre mesure, en France, les tests de la semaine de 4 jours se multiplient à l’initiative du privé. Il s’agit pour certains d’études d’ampleur : la plus grande menée à ce jour par 61 entreprises britanniques, dans des secteurs allant du soin à domicile, au BTP, en passant par le travail de bureau, pour un total d’environ 2900 employées, s’est achevée en décembre dernier. Et force est de constater que, globalement, les premiers retours sont assez positifs. Après six mois à ce nouveau rythme, les niveaux de burn-out, cet épuisement physique et mental qui débouche généralement sur un arrêt de travail, ont diminué pour 71 % des employés et les démissions ont chuté de 57 %.