Discrimination positive : est-ce que ça marche ?
Mises en place pour réduire les inégalités, notamment d’accès à l’éducation, les politiques de discrimination positive sont remises en cause. Elles semblent pourtant avoir fait leurs preuves…
Cela fera date : le 29 juin 2023, la Cour suprême américaine a prononcé la fin de la discrimination positive dans les universités. Ces politiques mises en place à la fin des années 1960 ont pourtant porté leurs fruits. “Elles se sont montrées très efficaces pour qu’il y ait plus de Noirs et d’Hispaniques au sein des grandes universités ou dans les entreprises, analyse Daniel Sabbagh, spécialiste des discriminations. D’ailleurs, dans les années 1990, lorsque ces dispositifs ont été démantelés au Texas ou en Californie, cela a provoqué une division par deux ou trois des effectifs des étudiants issus de ces minorités.” Le chercheur à Sciences Po s’attend à un effondrement comparable dans tout le pays… Mais pas seulement. Au Brésil, depuis 2012, la loi impose aux universités de sélectionner la moitié de leurs élèves au sein des lycées publics où se concentrent les populations défavorisées, avec des quotas réservés aux minorités ethniques : en quatre ans la part d’étudiants noirs ou métis dans les universités les plus sélectives est passée de 12 à 29 %. En Inde, des mesures similaires ont été mises en place contre la marginalisation des castes les plus basses.