Et si l'Europe partait toute seule dans l'espace ?
Réunis à Séville le 6 novembre, les États membres de l’Agence spatiale européenne viennent de décider de développer un véhicule cargo qui pourrait faire transiter du fret vers l’ISS avec Ariane 6. Et bientôt des humains ? Depuis quelques mois en tout cas, l’idée du vol habité autonome circule dans les couloirs de l’ESA.
Décollera, décollera pas ? Les communiqués de l’ESA, l’Agence spatiale européenne, se succèdent pour annoncer les retards d’Ariane 6. La nouvelle fusée – qui devait s’envoler en 2020 – ne quittera pas la Terre en 2023 comme espéré. Ce nouveau couac maintient dans une position inconfortable une Europe qui ne dispose plus d’aucun lanceur opérationnel, Ariane 5 ayant pris sa retraite en juillet. Mais à vrai dire, c’est un tout autre sujet qui agite l’ESA en ce moment. Derrière ces aléas, ces critiques et ces débats, une révolution se prépare. Une mutation qui, depuis quelques mois, bruisse dans les couloirs de l’Agence, dans les congrès internationaux et les bureaux stratégiques des grands industriels du spatial. “C’est un sujet qui monte. On n’en parlait absolument pas il y a encore deux ans”, témoigne Joost van Tooren, chef du programme vol habité chez ArianeGroup.