Séismes : saura-t-on un jour les prévoir ?
L’Afghanistan, le Maroc, la Turquie… Les soubresauts de la Terre continuent de nous surprendre par leur soudaineté et leur violence. Mais quelques signaux pourraient commencer à émerger.
Les sismologues le savent. Après chaque gros séisme, la même question leur est posée avec insistance : aurait-on pu le prédire ? Les catastrophes qui ont touché l’Afghanistan le 7 octobre et le Maroc le 8 septembre ne font pas exception – pas plus que celle qui a ravagé la région frontalière entre la Turquie et la Syrie en février dernier. Avec chaque fois la même réponse : non, on ne sait dire ni où, ni à quelle date et encore moins à quelle heure le prochain tremblement de terre majeur se produira… Et la question ne taraude pas seulement le public ou les médias. Chercheur à Stanford, Gregory Beroza n’hésite pas à parler de “Graal des sismologues”. “C’est le problème numéro un”, abonde Margarita Segou, du British Geological Survey, à Édimbourg. Dans les années 1960 et 1970, on y croyait dur comme fer. “Les scientifiques étaient persuadés de pouvoir y arriver”, indique Quentin Bletery, géophysicien au laboratoire Géoazur de l’université Côte d’Azur.