Non, nos allergies ne sont pas dues à l’hygiène
Quatrième maladie dans le monde, selon l’OMS, les allergies sont attribuées à un excès d’hygiène qui priverait notre système immunitaire d’entraînement. Pour la microbiologiste Susanne Nylen, ce n’est pas si simple…
Epsiloon : C’est une expérience que vous avez menée sur les souris qui vous a convaincue…
Susanne Nylen : Oui, Stephan Rosshart, avec qui j’ai collaboré, a mis au point un modèle de souris “semi-sauvages”. Il s’agit de souris de laboratoire comme les autres, mais dont la particularité est de descendre d’une lignée qui a été en contact avec beaucoup plus de micro-organismes. Du fait de cette exposition infectieuse plus importante dès le début de leur vie, leur microbiote intestinal et cutané est beaucoup plus diversifié que celui des souris de laboratoire habituelles. Bref, ces deux types de souris n’ont rien de différent, sauf l’exposition aux pathogènes dans l’enfance : elles nous offrent ainsi la possibilité de réaliser une expérience contrôlée afin de tester l’influence des contacts avec des micro-organismes sur le système immunitaire et sur les allergies – ce qui n’est évidemment pas possible avec des humains. Nous avons donc exposé les deux groupes de souris à des acariens vivant dans la poussière…