Réseaux sociaux : enquête sur notre santé mentale
Alors que les autorités politiques commencent à se mobiliser, l’inquiétude est palpable du côté des chercheurs : il y a urgence. Une épidémie de maladies mentales est en train de monter partout dans le monde. Et elle touche en particulier les plus jeunes.
“TikTok menace-t-il l’équilibre psychologique de certains adolescents ?” Le 15 mai 2023, deux sénateurs posent la question à une psychologue clinicienne et à une neurologue. Tous sont réunis dans le cadre de la commission d’enquête sur l’utilisation du réseau social, son exploitation des données, sa stratégie d’influence. De part et d’autre, l’inquiétude est palpable. “Les réseaux sociaux sont un produit addictif qui est mis entre les mains de mineurs”, lance la psychologue Sabine Duflo. “Les conséquences sur la santé sont lourdes”, affirme de son côté la neurologue Servane Mouton. Comment, en effet, ne pas s’interroger quand 63 % des Français de 12 ans sont inscrits sur l’application, y passant en moyenne 35 heures par mois, selon l’Arcom ?
Si le réseau social chinois, lancé en 2016 avec un succès fulgurant, concentre les inquiétudes des politiques, celles-ci sont en réalité bien plus diffuses. Il y a aussi Snapchat, Instagram, YouTube, WhatsApp… qui totalisent près de 5 milliards d’utilisateurs quotidiens, 2 h 24 par jour en moyenne, soit 15 % du temps éveillé.