Et voici la batterie au sodium !
Oui, on parle bien d’une batterie au sel. Elle est longtemps restée dans l’ombre du lithium, mais elle revient aujourd’hui avec de sérieux arguments de prix, d’abondance, de propreté et de puissance.
C’est une première mondiale. En octobre dernier, une chaîne de bricolage a lancé le premier objet grand public alimenté par une batterie au sodium – en l’occurrence un tournevis sans fil chez Leroy Merlin. À la clé, une recharge dix fois plus rapide et une durée de vie multipliée par cinq. Un petit événement dans le monde du stockage de l’énergie qui dépasse le rayon des outils électroportatifs.
La technologie avait déjà failli percer il y a une quarantaine d’années. “Le sodium était au coude à coude avec le lithium pour succéder à la batterie au plomb”, rappelle Jean-Marie Tarascon, titulaire de la chaire de chimie du solide et énergie au Collège de France. Les deux éléments, voisins dans le tableau périodique, affichent des caractéristiques chimiques très proches, mais le lithium peut emmagasiner plus d’énergie, de l’ordre de 40 %. Ce qui l’a amené à coloniser la plupart de nos objets nomades : téléphones et ordinateurs portables, vélos, et surtout voitures.
Sauf que le voilà désormais victime de son succès. Son omniprésence, et la montée en flèche de la voiture électrique rendent les marchés fiévreux : le prix de la tonne de lithium a été multiplié par huit entre 2021 et 2022, et reste depuis extrêmement volatil.