Réchauffement : le premier cas d’école en France
Cet automne fera date. Avec leur lot de réfugiés climatiques, les inondations qui ont frappé le Pas-de-Calais nous mettent face à nos limites. Et s’il fallait apprendre à reculer face au dérèglement climatique ?
Wateringues, automne 2023. Le ciel leur est littéralement tombé sur la tête. Un déferlement inédit de tempêtes s’est abattu sur le nord de la France, provoquant des précipitations historiques. 295 mm de pluie en un mois : “Le cumul le plus élevé jamais enregistré à cette période”, souligne Simon Mittelberger, climatologue chez Météo-France. Trois fois plus que la moyenne sur les trois dernières décennies.
Des pluies qui ont entraîné d’importantes inondations, notamment dans un endroit unique en France, le delta du fleuve Aa, un triangle formé par les villes de Calais, Dunkerque et Saint-Omer. “Ces terres gagnées sur la mer forment un polder, une espèce de baignoire géante dont le fond se situe entre 0 et 4 m sous le niveau de la mer”, dépeint Arnaud Gauthier, hydrologue et professeur de géosciences à l’université de Lille. Un “bas pays” de 1 000 km² (dix fois Paris intra-muros), pris en étau par les eaux, qui a dû depuis longtemps s’armer pour lutter.