Aliments ultratransformés : les premières preuves
La science commence à démontrer les méfaits des aliments ultratransformés : risque accru de maladie cardiovasculaire, de diabète, de cancer, de dépression… Les premières études sont accablantes.
Vous ne regarderez plus votre crème chocolatée comme avant. Ni votre petit biscuit au beurre, vos plats préparés, vos soupes instantanées, vos sodas, vos jus de fruits, vos raviolis, vos sauces… Cela fait longtemps que les aliments ultratransformés ont envahi les assiettes. En France, ils représentent presque un tiers des apports alimentaires – une proportion qui monte à 80 % au Canada et aux États-Unis. Sous leur air parfois innocent, on se doutait que ces produits souvent appétissants et peu chers n’étaient pas toujours très sains… Mais l’ampleur de leurs dégâts commence aujourd’hui à apparaître. Ces premières preuves sont accablantes.
En septembre dernier, un lien est pour la première fois établi entre les maladies cardiovasculaires et la consommation d’émulsifiants, des additifs fréquemment utilisés dans les aliments ultratransformés. En février dernier, c’est un lien avec la survenue de cancers qui est observé. Et à la fin de ce même mois, une revue parapluie, qui synthétise les résultats de nombreuses études portant sur un total de 10 millions de personnes, dresse la première vue d’ensemble du phénomène. “De nouvelles analyses de données paraissent tous les mois, focalisées chaque fois sur une maladie particulière, comme l’obésité, le diabète… Il manquait une vue panoramique”, explique Melissa Lane, à l’université Deakin, en Australie, qui a conduit ces travaux.
La conclusion est très claire : l’alimentation ultratransformée augmente l’incidence et la prévalence de presque toutes les maladies considérées, des cancers aux affections respiratoires, en passant par les pathologies gastro-intestinales.