Stockage gravitaire : l’engouement
Hisser des poids en hauteur et les laisser retomber pour récupérer l’énergie qu’ils génèrent en descendant. Et si l’avenir des batteries dépendait tout simplement de la gravité ?
À une centaine de kilomètres au nord de Shanghai, dans le district de Rudong, se dresse désormais un étrange bâtiment, digne des Shadoks : une gigantesque armature métallique formant un cube de 35 étages à l’intérieur duquel ne circulent que des ascenseurs, chacun chargé de blocs de terre compactée de près de 30 tonnes, qui montent et qui descendent, orchestrés par un algorithme central. C’est en fait une énorme batterie d’un genre nouveau : le tout premier système de stockage gravitaire solide. Construit par la société suisse Energy Vault, il peut stocker 100 mégawattheures, l’équivalent d’un peu plus de 26 millions de piles AA classiques, ou de 1 000 à 2 000 batteries de voitures électriques.
Stocker de l’énergie en utilisant la gravité ? Si le concept évoque des images de technologies dignes de la science-fiction, la réalité est bien plus terre à terre : il s’agit ni plus ni moins d’utiliser le bon vieux principe de la chute des corps.