“Alien” ou la figure universelle de la terreur
“Dans l’espace, personne ne vous entend crier.” L’écho de la phrase qui ouvrait le premier opus de la série résonne toujours 45 ans plus tard. Retour sur une fascination qui vient de loin à l’heure où sort Alien : Romulus.
“Alien occupe sans conteste une place marquante dans notre imaginaire, souligne d’emblée Megan Bédard, sémiologue à l’université du Québec, à Montréal. De l’esthétique biomécanique de la créature emblématique conçue par H. R. Giger à certaines scènes iconiques, comme la sortie de la larve hors du corps de son hôte, nombre de ses éléments sont immédiatement identifiés, qu’on ait vu le film ou non. Il y a quelque chose d’universel et d’intemporel dans la manière dont la créature nous horrifie.”
Cette peur primale est, de fait, un des principaux ressorts de son emprise. Elle persiste car, comme le monstre lovecraftien qui la provoque, elle est protéiforme et vise nos points faibles. “Alien”, déjà, est un mystère. On ne sait jamais sous quelle forme il va apparaître : un œuf ? Un facehugger, ce croisement infernal entre une limule et une araignée qui en sort pour se jeter au visage de sa proie et y injecter un embryon ?