Nucléaire : le défi de la réindustrialisation
L’EPR de Flamanville démarre enfin. Et la relance du nucléaire français semble actée, avec au moins 6 nouveaux réacteurs à construire et 56 à entretenir. La filière pourra-t-elle suivre le rythme ? Plongée dans un maelström industriel.
Enfin ! Douze ans de retard, un coût de construction multiplié par quatre, des soudures défaillantes, des anomalies de fabrication de la cuve… Qualifié d’“échec pour EDF” dans un rapport remis en 2019 au ministère de l’Économie, l’EPR de Flamanville est sur le point d’être connecté au réseau électrique français. Au moment où nous écrivons ces lignes, le combustible a été chargé, la cuve fermée, le circuit primaire mis dans des conditions proches de celles du fonctionnement (303 °C, 155 bars). “Les essais vont se poursuivre avant la réalisation de la première réaction nucléaire prochainement”, nous indique un porte-parole de l’électricien national. Soulagement, applaudissements, célébrations de fin de chantier…
Travaux d’Hercule
“Les efforts ont fini par payer et ce chantier compliqué a été mené à terme”, veut retenir Vincent Le Biez, adjoint au délégué interministériel au nouveau nucléaire (Dinn). Mais qui ajoute aussitôt : “Le plus gros reste à venir…” Car la France s’est lancée dans un vaste programme nucléaire, digne du plan Messmer ayant mené dans les années 1970 à la construction du parc nucléaire français existant.