Et la lumière devint matière

Dans l’antre du collisionneur de particules, ils sont 100 milliards : 100 milliards de noyaux d’atomes d’or filant à 299 642,6 kilomètres par seconde, soit à 99,995 % de la vitesse de la lumière exactement. Et même 200 milliards pour être précis, car une cohorte dorée identique fuse en sens inverse à la même vitesse. Ces deux faisceaux ultrarapides se rencontrent. Leur collision est cataclysmique. Des gerbes de particules jaillissent dans tous les sens. Un feu d’artifice de particules élémentaires ! Parfois, dans cette folle mêlée, ce capharnaüm de collisions, des atomes d’or se ratent ; se frôlent seulement. Pour eux, l’expérience échoue. Mais c’est pourtant là que le miracle se produit : dans le frôlement des atomes, leur halo électrique et magnétique forme deux grumeaux de lumière qui se heurtent, s’évanouissent et donnent naissance à deux particules… de matière. La lumière a pris corps !