L’éternel retour de l’effet Mozart
Sa sonate K448 pourrait limiter l’épilepsie, booster le Q.I., soigner Parkinson. Histoire d’un fantasme de neurologues… Et d’une vraie passion scientifique.
Allegro con spirito. Dans sa Sonate en ré majeur pour deux pianos (K448), Wolfgang Amadeus Mozart fait virevolter les arpèges. Et si cette “vivacité avec esprit” donnait à sa musique des propriétés exceptionnelles ? Une étude récente l’affirme : l’écoute des huit premières minutes de cette œuvre aurait réduit de 32 % les décharges électriques anormales chez 18 patients épileptiques résistants à tout traitement. “Grâce aux électrodes implantées dans leur cerveau, nous avons découvert que la diminution des décharges durant l’écoute de cette sonate survient principalement dans le lobe temporal latéral, impliqué dans la perception du signal acoustique”, explique le neurologue Ivan Rektor, qui a conduit pendant trois ans cette étude à l’hôpital universitaire de Brno, en République tchèque.
Un effet apaisant de la musique classique en général ? Il semblerait que non : selon cette même étude, la Symphonie n° 94 en sol majeur de Joseph Haydn amplifierait, elle, le mal chez ces mêmes patients… “Notre hypothèse est que la musique de Mozart possède des propriétés acoustiques particulières, qui agissent sur les ondes électriques cérébrales”, détaille Ivan Rektor. L’analyse comparative des signaux acoustiques pointe, par exemple, les motifs plus récurrents de Mozart, ainsi que ses attaques plus douces.