“L’obésité n’est pas forcément une maladie”
Pour Ruth Loos, professeure à l’université de Copenhague, associer systématiquement l’obésité à un problème de santé est une erreur. La chercheuse s’en explique travaux à l’appui. Cette méconnaissance ne serait pas sans conséquences…
Epsiloon : Vous dites qu’il faut arrêter d’associer systématiquement l’obésité à une maladie…
Ruth Loos : Oui. Nous avons récemment réussi à repérer 62 sections de notre génome significativement associées à des niveaux élevés de graisse corporelle, mais aussi à un risque plus faible de maladies cardiaques et métaboliques. Un individu peut donc génétiquement être prédisposé à être obèse sans que cela soit dangereux d’un point de vue métabolique ou cardio-vasculaire. On estime même que 15 à 45 % des personnes obèses seraient en bonne santé métabolique, quand 6 à 30 % des personnes ayant un poids normal auraient, elles, des problèmes de santé de ce type, ou d’ordre cardiaque. Cette fourchette de chiffres peut sembler large car les critères de définition ne sont pas encore bien établis. Mais ces observations commencent à être bien documentées et les recherches sur ce sujet augmentent de manière exponentielle.