On sait cultiver l’or !
Et aussi le nickel, le cobalt… Certaines plantes pompent les métaux des sols pollués pour les stocker dans leurs feuilles. Avec des rendements substantiels.
“C’est une pépite !” Guillaume Echevarria a sillonné le sud du Mexique pour mettre la main sur ce métal d’un nouveau genre. “Quand je suis enfin tombé dessus, je n’en revenais pas…” Sa chasse au trésor a en fait débuté quelques mois plus tôt, de l’autre côté de l’Atlantique, au Muséum national d’histoire naturel le de Paris. Pas pour chercher des cartes ou des relevés géologiques susceptibles de révéler des filons insoupçonnés. Non, direction les collections de botanique : “Le Muséum dispose de l’un des plus importants herbiers du monde”, salue l’explorateur.
Commence alors une drôle de fouille : venus de tous les coins du monde, les fragments desséchés défilent sous ses yeux, ou plutôt dans la mire d’un étrange pistolet carré ressemblant à un gros thermomètre frontal : “Ce spectromètre portable à rayons X permet d’obtenir en quelques secondes la composition chimique d’une plante”, explique-t-il. De quoi révéler la présence d’or, de nickel, de manganèse, de cobalt, de zinc, de cuivre… Autant de pistes vers de nouveaux gisements.
“Certaines plantes sont capables de pomper en grandes quantités les métaux présents dans le sol, même de simples traces, et de les stocker dans leurs tiges et leurs feuilles sans que cela les empoisonne”, souligne le botaniste. “Ce sont des plantes fascinantes”, renchérit l’Australien Antony van der Ent, de l’université du Queensland, qui vient de découvrir une autre pépite à Bornéo.