Éducation : l’IA rend-elle idiot ?

Novembre 2022, la société OpenAI ouvre ChatGPT au grand public. Moins de deux mois après, l’école Sciences Po annonce à ses élèves que son utilisation, sans mention explicite, est “strictement interdite”. À New York, c’est dans toutes les écoles de la ville que le maire décide de l’interdire. Pourquoi ? Parce que tout le monde s’est vite rendu compte que cette intelligence artificielle générative qui puise dans une vaste base de données peut vous écrire une dissertation à partir de simples questions posées par l’utilisateur. Se forme alors une vision d’horreur pour le système éducatif : un monde où les élèves ne réfléchissent plus, ne retiennent plus et n’écrivent plus, puisque l’IA peut le faire à leur place. Une panique déplacée ?

“Bien sûr qu’avec l’intelligence artificielle on peut faire des tonnes de bêtises. Mais rappelons quand même que la triche existait bien avant ChatGPT !”, sourit Jean-François Céci, enseignant en technopédagogie à l’université de Liège. Qui reconnaît cependant que, comme avec l’arrivée du livre, de la calculatrice ou d’Internet, tous les systèmes éducatifs du monde doivent prendre en compte ces nouvelles IA, qui sont déjà en accès libre et dont les élèves n’hésitent pas à s’emparer.