En fait, le réchauffement c’est quantique
Les théoriciens ont réussi à le démontrer, équation à l’appui : l’effet de serre trouve son origine dans un phénomène quantique qui se noue à l’intérieur de la molécule de CO2. Et dont les effets se retrouvent à l’échelle planétaire.
“C’était vraiment une sensation incroyable de pouvoir rassembler les pièces du puzzle, et écrire pour la première fois une équation unique décrivant l’effet du CO2 sur le climat.” Dans son bureau de l’université Harvard, aux États-Unis, le climatologue Robin Wordsworth a réussi un tour de force. Malgré toute la complexité de la machinerie climatique, il est parvenu, avec ses collègues Jacob Seeley, de Harvard, et Keith Shine, de l’université de Reading, au Royaume-Uni, à isoler le mécanisme fondamental du réchauffement climatique. Un minuscule frottement moléculaire à l’origine de tout cet emballement, celui qui donne au CO2 que nous envoyons dans l’atmosphère cette capacité démoniaque à gêner l’évacuation de la chaleur planétaire dans l’espace, à nous enfermer dans une serre invisible aux conséquences délétères. “C’est merveilleux de pouvoir ancrer notre compréhension des processus terrestres dans la physique fondamentale comme ils l’ont fait”, s’enthousiasme David Romps, physicien climatique à l’université Berkeley.