Le pari de l’ammoniac vert
Facile à fabriquer en quantité industrielle, sans matière fossile ni gaz à effet de serre, cette petite molécule prétend décarboner l’agriculture… et rien moins que bouleverser tout le secteur de l’énergie.
Elle ne paie pas de mine, cette molécule d’ammoniac, avec son atome d’azote au centre et ses trois atomes d’hydrogène autour. Si banale qu’on la trouve diluée dans des bouteilles au rayon produits ménagers. Sauf que désormais, elle s’affiche en vert. Et cela suffit pour que des chimistes, ingénieurs, industriels, financiers lui attribuent des pouvoirs quasi miraculeux : l’ammoniac vert promet d’être l’engrais du futur, la clé de la filière hydrogène, un carburant idéal pour les bateaux, une parfaite source de chaleur industrielle, un pilier des énergies renouvelables…
L’engouement est mondial. Chine, Chili, Australie, Danemark, Arabie saoudite, Afrique du Sud : en cinq ans à peine, une centaine de projets d’usines de production d’ammoniac vert ont vu le jour, certaines pesant plus d’un milliard de tonnes et plusieurs milliards d’euros…