
La grande réhabilitation des ragots
Des psychologues, des sociologues, des anthropologues et même des biologistes évolutifs ont étudié les commérages à la loupe. Ils sont formels : ils créent du lien, aident à s’intégrer et améliorent la coopération !
Parler des autres dans leur dos. Pouvoir se délecter d’anecdotes croustillantes sur leur sort, se permettre de juger en douce leur comportement, énoncer leurs petits et grands défauts – bon, éventuellement, leurs qualités aussi. Avouez que ce sont des conversations tout à fait irrésistibles et délicieuses. Mais aussi sans doute un peu honteuses, inutiles, voire délétères ; le pape François ne cesse d’ailleurs de dénoncer ces bavardages à longueur de discours : “Le commérage est une vilaine chose, une très vilaine chose.” Et pourtant…
Depuis quelques années, une batterie d’études en psychologie, sociologie, anthropologie et biologie évolutive révèle, tout au contraire, que les ragots bonifient la société ; ce qui est plutôt rassurant, quand on sait que nous consacrons près d’une heure par jour à cette activité, quel que soit notre genre, notre âge, notre milieu social…